Présentation par
STEVEN SPIELBERG

Lorsque Stanley m'a parlé pour la première fois de A.I. et m'en a fait lire le traitement, je lui ai tout de suite dit : "C'est sans doute la meilleure histoire que tu raconteras jamais". Je le pensais profondément, et j'ai l'impression que cela l'a encouragé à travailler plus avant sur ce projet. J'étais par ailleurs conscient que A.I. n'était pas sans rapport avec certaines aptitudes personnelles que j'avais pu manifester, notamment dans la direction de jeunes enfants, ou encore dans les domaines du fantastique, de la science-fiction et de l'imaginaire. Les gens attendent peut-être de A.I. un film plus froid, plus calculé, plus technique, à la façon de 2001. Mais A.I. exploite une autre dimension de Stanley Kubrick, son côté affectif, que mettait en évidence HAL 9000 — à coup sûr le personnage le plus sensible de son Odyssée. C'est aussi cet aspect de Stanley qu'exprimait la relation tragique de Ryan O'Neal et son fils dans BARRY LINDON. Stanley nous entrouvait son cœur, qu'il ouvrirait largement — plus largement que jamais — dans A.I. Et c'est pourquoi j'avais tant envie qu'il tourne cette histoire. La chance m'a été donnée de faire ce film. Je l'ai saisie pour satisfaire mon pressant désir de raconter cette belle histoire.
Je la dédie à mon ami Stanley Kubrick.

Source dossier de presse "Warner Bros France" pour la sortie de A.I. Intelligence Artificielle.