Minority Report

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NOTES DE PRODUCTION / COMITÈ DE RÈFLECTION / ÈCRITURE ET CASTING / PHOTO ET DÈCORS / CASCADES ET SCÈNES D'ACTION / ÈFFETS VISUELS / MUSIQUE ET SON /

ECRITURE ET CASTING :
MINORITY REPORT débute comme " une journée ordinaire " dans la vie de l'Inspecteur John Anderton.
Tom Cruise : "Après avoir perdu son fils et vu sa famille se désintégrer, cet homme a reporté tous ses espoirs sur la " Pré-Crime " . En rejoignant cette unité d'élite, il pense avoir trouvé une réponse aux maux de la société et à son propre désarroi. Il est convaincu que la Pré-Crime constitue le meilleur moyen d'éradiquer le meurtre."
Le scénariste Scott Frank commença par travailler sur le personnage d'Anderton.
Scott Frank : "John Anderton porte depuis six ans le deuil de son fils, présumé mort. Cette tragédie continue de le hanter et de le culpabiliser. D'où sa foi en un système préventif qui éviterait à d'autres parents de vivre de tels drames. " En tant que chef de la Division Pré-Crime du Département de la Justice, Anderton supervise le traitement des visions des " Pré-Cogs ", trois étranges médiums capables d'anticiper les crimes de sang.
Tom Cruise : "Coupé du monde, isolé au sein d'une chambre secrète, ce trio mène une existence fœtale. Ses visions sont transmises à un ordinateur, et il revient à John de trier ces images, de les analyser et d'en tirer les enseignements."
Underkoffler créa un langage gestuel permettant à Anderton de gérer l'information visuelle fournie par les Pré-Cogs : arrêt sur image, retour en arrière, avance, choix d'extraits, changements de vue, etc. Ces images " embryonnaires " furent élaborées par le studio d'effets visuels Imaginary Forces, auquel on doit notamment le mémorable générique d'ouverture de SEVEN.
Steven Spielberg : "Les Pré-Cogs ont une vision prismatique du futur, à laquelle Imaginary Forces a donné une réalité organique."
Tom Cruise : "Steven voulait que ce langage informatique ait une réalité physique, que le mouvement de la main s'apparente à une danse - il faisait même jouer de la musique durant ces scènes qui ont été très amusantes à tourner."
Les trois Pré-Cogs : Dashiell, Arthur et Agatha sont confinés dans les profondeurs du QG de la Pré-Crime, et baignent dans un fluide " amniotique ", conducteur d'images de crimes potentiels. Leur seul contact avec l'extérieur est Anderton, qui entretient une relation avec Agatha, interprétée par Samantha Morton.
Samantha Morton : "Agatha est à certains égards une enfant, mais elle capte les sentiments et les émotions des gens de l'extérieurs, partage intensément leurs souffrances et leurs malheurs.
"L'actrice (révélée par ACCORDS ET DESACCORDS de Woody Allen) considère ce rôle comme le plus difficile de sa carrière, tant par sa charge émotionnelle que par les efforts physiques qu'il lui imposa.
Samantha Morton : "Rien ne prépare un acteur à jouer dans l'eau. C'est un élément auquel nous ne sommes pas habitués et qui demande un langage corporel très particulier. Deborah Scott me dessina une combinaison subaquatique qui me protégeait efficacement, mais renforçait l'impression de vulnérabilité. Le rôle m'obligea en outre à raser mes cheveux et sourcils, de sorte que je m'y suis sentie totalement transparente, physiquement et émotionnellement."
Steven Spielberg : "Ces trois médiums sont traités de façon inhumaine. Assimilés à de simples légumes flottant dans un " élixir " magique, leur seule fonction, leur seule utilité est d'anticiper les meurtres. Anderton mettra donc un certain temps avant de communiquer avec la principale Pré-Cog, Agatha."
Avant de découvrir ses propres traits dans une visualisation de la Pré-Crime, Anderton ne s'était jamais intéressé aux problèmes éthiques soulevés par l'arrestation préventive des criminels. Cette question n'avait pas lieu d'être : la Pré-Crime et les Pré-Cogs étaient réputés infaillibles.
Steven Spielberg : "Anderton a toute l'apparence d'un grand pro, et il est sans conteste le meilleur de sa spécialité. Mais la mort de son fils, survenue juste avant son entrée à la Pré-Crime, continue de lui peser. Six ans ont passé depuis le drame, sans qu'il ait réussi à démasquer le coupable. Durant cette période, Anderton a formé une équipe de choc, capable d'enrayer un meurtre, et celle-ci va mobiliser contre lui toutes les techniques de traque qu'il lui a enseignées."
Scott Frank : "Anderton lutte de toutes ses forces contre des meurtriers potentiels. Il n'a pas son pareil pour les repérer à partir d'indices minuscules. De jour, il projette l'image d'un homme parfaitement maître de la situation, mais la nuit, il révèle son vrai visage - celui d'un être à la dérive."
Steven Spielberg : "Dans ce film, Anderton accomplit un double voyage : l'un matériel, à la recherche des indices qui l'innocenteront ou confirmeront ses projets criminels ; l'autre, intérieur et émotionnel. Chaque scène se déroule sur ce double plan, la quête d'informations renvoyant constamment Anderton à son drame personnel. Cela en fait un des rôles les plus ardus et les plus intenses de la carrière de Tom Cruise, et je trouve qu'il s'en tire admirablement."
Le courage de l'acteur fait aussi l'admiration de Scott Frank : "Dès le démarrage du projet, Steven et moi avons régulièrement discuté avec Tom de l'évolution de son personnage. Tom n'a jamais craint d'aborder les aspects les plus sombres de son rôle ni de fouiller les émotions d'Anderton. Il nous a, au contraire, encouragés à aller le plus loin possible dans cette voie, où il donne à mon sens le meilleur de lui-même."
Anderton perd de sa belle assurance sitôt qu'il se sent marginalisé par l'institution qu'il sert avec tant de zèle. La première " fêlure " se produit à l'arrivée de Danny Witwer, un ponte du Département de la Justice venu expertiser le système à la veille d'un référendum national, pour s'assurer qu'il ne présente aucun défaut.
Colin Farrell : "Witwer est un homme arrogant, prêt à tout pour infiltrer le service d'Anderton et évincer ce dernier."
Scott Frank : "Anderton est motivé par le chagrin et la culpabilité, Witwer par la foi. Dévot, il ne considère pas les Pré-Cogs comme de simples instruments de lutte contre le crime, il voit en eux des entités quasi divines."
Max Von Sydow interprète Lamarr Burgess, le protecteur de John. " Il l'a pris paternellement sous son aile, l'a motivé après son drame et a donné un formidable élan à la Pré-Crime ", explique Scott.
Burgess a développé cette institution, dont il est l'emblème, à partir des recherches scientifiques d'Iris Hineman (Lois Smith). Les Pré-Cogs sont de jeunes adultes, qui furent arrachés dès l'enfance à des parents instables ou drogués, et transformés en machines divinatoires.
John Underkoffler : "On les harnache, on les plonge dans un bain, on les oblige à rêver non-stop à des crimes violents et des meurtres. Une procédure dont Steven suggère avec finesse le caractère pour le moins abusif."
Scott Frank : "Certains adversaires résolus de la peine capitale changent parfois d'avis après la perte d'un être cher. Passé un certain seuil de violence, les gens les plus civilisés demandent l'application de la force. C'est ainsi que naissent les dictatures - pour le bien de tous. Nous avons mis dans le film la citation de Lincoln selon laquelle la perte d'un membre gangrené est préférable à celle d'un corps. Mais jusqu'où doit aller le sacrifice ? Cherche-t-on vraiment à sauver le corps social... ou à le contrôler ?"

Le tournage de MINORITY REPORT a débuté le 22 mars 2001 à Los Angeles. Les principaux extérieurs ont été réalisés au Ronald Reagan Federal Building, à l'Hôtel Willard, au Federal Triangle Plaza de Washington, ainsi que dans le centre-ville de Los Angeles et dans une usine de Vernon. La production a également utilisé la Rue Hennessy des Studios Warner et divers plateaux d'Universal et Fox.

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