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Munich

Munich

Fiche technique

Réalisation: Steven Spielberg
Scénario:Tony Kushner, Eric Roth
Interprètes: Eric Bana (Avner), Daniel Craig (Steve), Ciaran Hinds (Carl), Mathieu Kassovitz (Robert), Hanns Zieschler (Hans), Michael Lonsdale (Papa), Geoffrey Rush (Ephraïm), Mathieu Amalric (Louis), Yvan Attal (Tony), Ayelet Zurer (Daphna)
Décors: Rick Carter
Musique: John Williams
Directeur de la photographie: Janusz Kaminski
Durée cinéma: 2H25mn / Couleur
Sortie: USA- 23/12/2005 : France-25/01/2006

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ARTISTIQUE : Notes de production - Un casting international - Le Tournage - Décors et Costumes - Les comédiens - Equipe technique - Fiche artistique - Fiche technique - Interview de Spielberg - 2ème Interview de Spielberg


Notes de production

Munich, 1972 : Steven Spielberg revisite un moment-clé de notre histoire.
"Nos pires craintes se sont réalisées". C'est en ces termes que le présentateur vedette Jim McKay annonça, au soir du 6 septembre 1972, le lourd bilan de l'attentat contre le Village Olympique de Munich: les 11 athlètes, entraîneurs et organisateurs israéliens pris en otages par un commando palestinien étaient tous morts, la plupart au cours de l'assaut donné par la police allemande sur le tarmac de l'aéroport Fürstenfeldbruck de Munich.
L'onde de choc de cette tragédie fut ressentie à travers le monde entier . un monde déjà passablement troublé par la guerre du Vietnam, le conflit irlandais et la crise du Moyen-Orient, et qui avait naïvement espéré que les J. O. de Munich lui offriraient quelques jours de répit.
On apprendrait dans les heures suivantes que les membres du commando qui s'étaient introduits dans l'enceinte du Village Olympique en tenue de sport et armés de grenades et de Kalachnikov, étaient des fedayins palestiniens, recrutés pour la plupart dans les camps de réfugiés de Jordanie, de Syrie et du Liban. Leur but attirer, à la faveur de cet événement médiatique, l'attention du monde sur le problème palestinien et obtenir, en échange des otages, la libération de 234 de leurs frères d'armes, ainsi que celle des terroristes allemands Andreas Baader et Ulrike Meinhof. Le gouvernement de Golda Meir repoussa ces demandes et l'Allemagne s'opposa à l'intervention d'une force spéciale israélienne à Munich. Sa police tenta une série d'opérations en vue de la libération des otages. Plusieurs tentatives avortées se succédèrent pendant 21 heures, dans un climat de confusion croissante, jusqu'au sanglant échange de coups de feu qui aboutirait à la mort des otages, de cinq de leurs ravisseurs et d'un officier de police allemand. Les Allemands réussirent tout juste à arrêter trois des fedayins, mais quelques semaines plus tard, ceux-ci furent libérés, suite au détournement d'un avion de la Lufthansa. Beaucoup pensent que cet acte de piratage ne fut qu'un leurre, masquant un accord secret entre l'OLP et le gouvernement allemand.
Les J. O. reprirent très vite leur cours normal après un bref hommage aux victimes de l'attentat du 5 septembre, mais pour Israël, l'affaire ne faisait que commencer. Les représailles seraient doubles : à découvert, une série de bombardements, le 9 septembre, sur les bases syriennes et libanaises de l'OLP ; à couvert, par l'organisation d'une mission secrète, décidée par Golda Meir et son « Comité X» en vue d'éliminer physiquement, 11 membres de l'organisation Septembre Noir, responsable de l'attentat.
Cette opération, baptisée "Colère de Dieu", se solda par l'exécution de 13 hommes. Les circonstances ont fait l'objet, depuis 33ans, d'innombrables débats et supputations, d'autant que le gouvernement israélien et son service de renseignements, le Mossad, n'ont jamais reconnu l'existence de ces équipes d'agents anonymes, originaires de divers pays. De nombreux livres et documentaires ont cependant levé un coin du voile et fourni des détails sur le déroulement de l'opération "Colère de Dieu". Deux hauts gradés ont aussi confirmé publiquement l'existence d'équipes d'exécuteurs: le général Yariv, en 1993, dans un documentaire de la BBC, et le général Zamir, en 2001, dans une émission du programme 60 Minutes.

L'attentat de Munich marqua durablement le producteur Barry Mendel. Celui-ci eut d'emblée le sentiment que "quelque chose avait changé pour toujours dans notre monde". Plus il en apprenait sur les événements, plus il en était hanté. Cela l'amena à envisager un thriller sur les aspects les moins connus du drame et les plus délicats à évoquer.

Barry Mendel: "Je me souviens d'avoir vu Mark Spitz remporter une série de victoires et puis, soudain, le lendemain, voilà que Jim McKay nous annonçait cette tragédie. Toute ma famille s'est figée devant la télé, nous avons passé la journée à suivre en direct le déroulement des événements. Je savais dès cet instant que le monde ne les oublierait jamais."

Lorsqu'il s'y attela, Mendel passa quatre ans à développer le projet et en parla à Kathleen Kennedy, avec qui il avait produit SIXIÈME SENS. Celle-ci proposa le sujet à Steven Spielberg, qui décida de commencer à y travailler sur la lancée de LA GUERRE DES MONDES. L'histoire s'était immédiatement imposée à la productrice comme un matériau idéal pour le réalisateur de LA LISTE DE SCHINDLER et IL FAUT SAUVER LE SOLDAT RYAN:

Kathleen Kennedy: "Steven est un conteur né. Nul ne me paraissait plus apte que lui à traiter un sujet de cette nature et des thèmes aussi porteurs. Aujourd'hui, nous sommes submergés d'informations, nous croulons sous la masse des événements rapportés quotidiennement. Je pense qu'il est bon de se pencher sur le passé pour remettre les choses en perspective et faire en sorte de ne jamais les oublier. C'est une tâche dont peuvent s'acquitter les romanciers et les cinéastes, et je pense que Steven y a trouvé l'une de ses principales motivations sur ce film. Ce drame éclaire quantité d'événements actuels et son évocation nous donne l'occasion de prendre du recul et de nous interroger: que s'est-il réellement passé il y a 33 ans, quelles leçons en avons-nous tirées ? Je n'oublie pas pour autant que MUNICH est aussi un thriller qui vous tiendrait en haleine même s'il n'était pas inspiré d'événements réels."

Spielberg avait déjà évoqué des moments-clés de notre histoire dans EMPIRE DU SOLEIL, LA LISTE DE SCHINDLER et IL FAUT SAUVER LE SOLDAT RYAN. À la différence de ces drames épiques, MUNICH ne concernait pas seulement le passé, mais posait des questions vitales sur le monde de 2005 et notre avenir. Une raison de plus pour éclairer et scruter la dimension humaine de ces événements. Le réalisateur n'a jamais oublié ces jours de septembre 1972.

Steven Spielberg: "Je sais encore à quel endroit exact de la maison je me trouvais, et je me souviens de l'émission sportive que je regardais lorsque le drame fut annoncé. Il me laissa une impression inoubliable, qui gagna encore en intensité lorsque je vis, des années plus tard, le documentaire ONE DAY lN SEPTEMBER"

Deux éléments-clés guidèrent ici la démarche de Spielberg: le suspense et l'émotion. Le réalisateur en vint à se poser une question qui n'avait encore jamais été formulée publiquement: comment cette mission avait-elle affecté ses exécutants ?
Pour explorer cet aspect du drame, Spielberg et Kathleen Kennedy sollicitèrent le brillant dramaturge Tony Kushner après qu'Eric Roth (FORREST GUMP, RÉVÉLATIONS) eut écrit un premier script inspiré du livre du journaliste canadien George Jonas "Vengeance". Kushner est connu à travers le monde pour "Angels in America", spectacle fleuve où sont évoqués les problèmes sociaux, politiques, raciaux et religieux de l'Amérique à la fin du 20ème siècle. Il ne s'était jamais essayé à l'écriture d'un scénario, mais fut intrigué par l'argumentaire de Kathleen Kennedy.

Tony Kushner : "J'ai vu qu'ils envisageaient un scénario détaillé, touffu, complexe, qui porterait moins sur le massacre lui-même que sur ses suites, et plus largement, sur la politique des assassinats ciblés. Cela m'a beaucoup intéressé."

Au départ, Kushner se borna à adresser à Spielberg des notes sur le scénario existant mais le réalisateur se montra si pressant qu'il finit par accepter le défi. Pour Spielberg, la participation de Kushner était en effet la pierre angulaire du projet.

Steven Spielberg: "À tel point qu'avant de lire son texte, je n'étais pas sûr de faire ce film. C'est en le découvrant que tout s'est mis en place."

Kathleen Kennedy: "Steven a probablement senti qu'il venait de nouer une collaboration artistique fructueuse avec quelqu'un qui appréciait pleinement la complexité de ces problèmes. Il savait qu'en sortirait un scénario avec lequel il serait à l'aise."

Kushner se souvient très précisément de ses réactions au drame de 1972 qui constitueraient maintenant le point de départ de son exploration.

Tony Kushner: "J'avais alors 17 ans, et ce fut un tournant majeur, aussi bouleversant pour moi que pour ma famille. Une vague de colère et d'indignation secoua alors l'Amérique, surtout au vu de la débâcle des opérations de sauvetage."

Kushner n'en tenterait pas moins de repartir de zéro, de dépasser les points de vue personnels, afin de pouvoir lancer les questions provocantes qui s'imposaient, et d'éviter les réponses manichéennes.

Tony Kushner : "Cette histoire est bourrée de paradoxes et de contradictions. Du fait qu'elle a trait à une opération secrète, nous ne disposons d'aucune information totalement fiable et n'en aurons sans doute jamais. Nous nous sommes donc octroyé le droit d'inventer et d'aborder nos personnages sous un angle plus humain. Il me semble que nous donnons ici un exemple très scrupuleux de «fiction historique ». J'ai toujours aimé les sujets difficiles et la grosse difficulté qui émergea dès le départ, c'est que nos cinq protagonistes sont des tueurs. Ils devaient être plausibles en tant qu'agents secrets, non à la manière d'un James Bond mais à la façon d'agents opérant à couvert pour le compte d'un service de renseignements. En même temps, se pose constamment la question: Mais qui sont réellement ces types ?. Le "calibrage" de ces divers personnages a donc représenté un travail fascinant, surtout en ce qui concerne Avner. "Avner est un chef de groupe mais ce n'est pas un leader conventionnel. Comment arrive-t-il à concilier son éthique personnelle et son sens de la survie ? Comment réagit-il à ces assassinats ciblés ? Le film est devenu progressivement l'itinéraire d'un homme que sa conscience ne laisse pas en paix."

Le projet n'eut longtemps pas de titre mais au fil de récriture, Kushner s'attacha de plus en plus à "Munich".

Tony Kushner: "Je trouvais sa simplicité appropriée à un film qui s'ouvre sur un drame violent, historiquement défini, avant de vous montrer qu'il n'y rien de simple dans cette histoire et que toutes nos certitudes sont révisables. En outre, « Munich » sonne d'autant plus juste que la ville fut aussi le berceau du nazisme."

Après des mois d'intense collaboration avec Steven Spielberg, Kushner fut encore surpris et stimulé par ses choix de mise en scène: "Steven est imbattable en matière de suspense. Tous ses films vous plongent au cœur de l'action. L'intéressant, dans ce thriller, c'est qu'il suscite des questions qui en attirent d'autres." Fort de sa vision, de son amour du cinéma et de ses années d'expérience, Spielberg opta pour une nouvelle approche, renonçant par exemple à l'usage du storyboard au profit d'une mise en place organique, élaborée dans l'urgence du moment.
Cette approche entraîna sur le plateau une étroite collaboration entre lui-même, l'équipe et ses interprètes. "Steven a voulu une mise en scène d'une extrême fluidité pour tirer immédiatement avantage de ce qui l'intéressait dans le déroulement de l'action ", explique l'acteur Daniel Craig. "C'était une méthode très stimulante, quoique stressante. Dans ce genre de situation, on apprécie de se trouver avec un homme comme lui, qui maîtrise chaque aspect du processus."




© Universal Studios / Dreamworks LLC / Amblin entertainment / UIP France

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