Munich
Fiche technique
Réalisation: Steven Spielberg
Scénario:Tony Kushner, Eric Roth
Interprètes:
Eric Bana (Avner), Daniel Craig (Steve), Ciaran Hinds (Carl), Mathieu Kassovitz (Robert), Hanns Zieschler (Hans), Michael Lonsdale (Papa), Geoffrey Rush
(Ephraïm), Mathieu Amalric (Louis), Yvan Attal (Tony), Ayelet Zurer (Daphna)
Décors: Rick Carter
Musique: John
Williams
Directeur de la photographie: Janusz Kaminski
Durée cinéma: 2H25mn / Couleur
Sortie: USA-
23/12/2005 : France-25/01/2006
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ARTISTIQUE : Notes de production - Un casting international - Le Tournage - Décors et Costumes - Les comédiens - Equipe technique - Fiche artistique - Fiche technique - Interview de Spielberg - 2ème Interview de Spielberg
Le Tournage
MUNICH
se déroule sur trois plans distincts: la tragédie des J.O., couverte en direct
par les médias du monde entier; le monde secret et ténébreux du Mossad; le vécu
intime des cinq tueurs. Pour capter visuellement ces diverses sphères, Spiel¬berg
se tourna une fois de plus vers Janusz Kaminski, directeur photo de ses 9 derniers
films.
"Nous avons tous notre propre vision de ces événements", souligne
Kaminski. "Même ceux qui n'étaient pas nés à l'époque en ont vu des bribes
à la télévision, les ont étudiés dans les livres d'histoire ou en ont capté
l'écho à l'occasion d'événements récents. Et chacun a pu en mesurer l'importance."
Kaminski commença, comme d'habitude, par réaliser une série de tests pour établir
la lumière qui convenait le mieux à l'ambiance intense et hautement chargée
du film. L'un des enjeux consistait à donner un écho actuel à certains thrillers
"paranoïaques" des années soixante-dix, contemporains du drame de
Munich.
Janusz Kaminski: "À ce stade de notre relation, Steven et moi avons
à peine besoin de dialoguer. Il a confiance en mon jugement et je connais ses
préférences esthétiques. Nous évoquons donc surtout ce dont nous ne voulons
pas, mais c'est principalement à moi qu'il revient de définir le style visuel.
C'est ainsi que je me suis rendu à Paris en 2004 et ai testé divers objectifs,
combinaisons chromatiques, filtres, lumières et traitements chimiques appropriés
au film. L'action de MUNICH se déroulant dans 8 pays, j'ai décidé de doter chacun
d'une apparence et d'une palette spécifiques. Ainsi chaque contrée présente-t-elle
un visage particulier, même si l'essentiel du film fut tourné à Malte et en
Hongrie. Les scènes du Moyen Orient, par exemple, sont plus colorées, plus chaudes,
plus ensoleillées. Lorsqu'on quitte cette partie du monde pour Paris, Francfort,
Londres ou Rome, les couleurs sont globalement plus froides et plus estompées
- ce qui n'empêche pas d'attribuer à chacune de ces villes une physionomie particulière."
L'évolution psychologique des personnages se traduit par des changements d'ambiance
marqués, notamment par le biais de traitements chimiques qui creusent et accentuent
les ombres à mesure que grandissent les doutes et le désarroi de l'équipe. En
outre, chaque assassinat est filmé dans un style différent.
Steven Spielberg: "J'y tenais car chacun représente pour ces cinq
hommes une expérience nouvelle. Le regard qu'ils portent sur leur action évolue,
la dynamique du groupe change, de même que la façon dont les tueurs se perçoivent
les uns les autres ou se jugent eux-mêmes. Le stress, l'angoisse et la pression
montent et c'est ainsi que chaque mission se déroule dans une atmosphère différente."
Le choix des objectifs fut influencé par le désir de Spielberg de renouer avec
l'esthétique percutante et réaliste de certains films des années soixante-dix,
comme FRENCH CONNECTION, À CAUSE D'UN ASSASSINAT ou LES 3 JOURS DU CONDOR: "Steven
a insisté à juste titre pour que nous utilisions le zoom, si répandu alors qu'il
est presque une signature du cinéma de cette époque", souligne Kaminski.
L'un des principaux défis, pour l'ensemble des acteurs et techniciens, a été
de recréer la prise d'otages des J. O. avec la précision et la tension dramatique
voulues. Ces scènes ouvrent le film, puis sont développées plus en détail dans
les retours en arrière qui émaillent le film, associant documents d'époque et
recréation. "J'avais besoin de ces réminiscences pour ancrer l'histoire
et rappeler périodiquement ce qui avait déclenché les représailles", explique
le réalisateur.
La recréation du drame fut une épreuve pour tous.
Steven Spielberg: "Imaginez un peu la difficulté. J'ai engagé des
Arabes pour jouer les Palestiniens et des Israéliens pour interpréter les otages
juifs et tous ont pris ce tournage et leur rôle très à cœur. Il en résulta une
expérience émotionnelle très forte, durant laquelle je me suis moins soucié
de technique que de tenir les acteurs. Ce furent deux semaines très délicates
à gérer."
Kaminski adopte pour la séquence d'ouverture une approche totalement réaliste,
"avec une image quasi décolorée, un peu plate", mais, pour les flashbacks,
il recourt à la technique de développement "skip bleach" qui donne
"une image granuleuse, dure, angoissante, très différente".
Et Spielberg de préciser: "Le « skip bleach » est particulièrement efficace
dans cefilm car il signale d'emblée le passage aux réminiscences et visions
subjectives d'Avner."
Janusz Kaminski: "La violence est traitée sans détours dans MUNICH,
comme dans IL FAUT SAUVER LE SOLDAT RYAN. Le film s'efforce de traiter d'un
sujet très sérieux avec maturité et objectivité. Mais c'est aussi un suspense
qui demandait des mises en place inhabituelles. Steven a réalisé des séquences
d'action étonnantes où le suspense monte en l'espace de trois plans. Un coup
de zoom, un reflet sur une vitre, une voiture qui sort brusquement du champ
lui suffisent à faire naître la tension. Quant à moi, mon travail a été, comme
toujours, largement influencé par celui du chef décorateur - en l'occurrence
l'excellent Rick Carter - et de la chef costumière... "
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